Musique-Bertignac

Publié le par Max

"J'ai envie de parler de moi"
Depuis la rupture avec Téléphone, Louis Bertignac s’était fait rare. A Mulhouse, il entame sa première tournée depuis bientôt dix ans. 

Photo: Flickr.
 
Bertignac.jpgLe Louis Bertignac de 2005 est-il entièrement émancipé de Téléphone ? 
Je ne suis pas très différent du type que j’étais avant. C’est sûr que j’ai toujours un peu de ça en moi. Il y a juste que mon assurance et ma technique se développent doucement. Après, le côté rock s’est mis de côté tout seul. J’essaye maintenant de chanter des chansons que je n’aurai pas à regretter d’ici deux ans. J’ai aujourd’hui envie de parler de moi plutôt que des mes ressentiments sur la société. 
Ce besoin de revenir sur scène date d’il y a longtemps ? 
C’était prévu. Ça a juste pris un peu plus de temps que la normale. J’ai levé le pied et appuyé sur le frein volontairement. J’ai voulu prendre mon temps. Au final, j’ai un disque que je peux faire écouter à tout le monde sans la moindre honte. Avant, j’avais une gêne. Téléphone, ça criait. Tout le monde ne comprenait pas. 
On vous sent tout de même plus rangé, moins rebelle qu’à l’époque… 
Je pense simplement qu’il faut prendre le temps de faire les choses bien. La vie est plus courte que ce que je pensais à une certaine période. J’ai dépassé cinquante ans aujourd’hui et réalisé que je pouvais partir du jour au lendemain. J’adore le rock qui vise « le vent ouvert à la révolution » mais aussi de celui qui dit « bébé, il est temps que tu rentres »… 
C’est ce que vous retrouvez sans doute chez Carla Bruni, qui a composé dix des douze chansons de votre album après que vous ayez produit le sien ? 
Je n’ai pas eu beaucoup d’alter ego. Il y a eu Jean-Louis (Aubert, chanteur de Téléphone) mais on empiétait l’un sur l’autre. Avec Carla, comme on se connaissait depuis longtemps, on n’avait pas besoin de se parler beaucoup. Elle me soulage dans mes textes. Je la trouvais douée pour ça. Je ne sais pas si c’est dû au fait qu’elle ait vécu avec Jagger ou quoi. Toujours est-il qu’il y a cinq ans déjà, je trouvais qu’elle avait quelque chose de Barbara…C’est exactement ce que j’ai trouvé en travaillant sur son disque. J’ai donc eu envie de faire quelque chose avec elle. 
Maintenant que le retour est en marche, quels sont vos projets ? 
Dans un premier temps, on va déjà se produire dans des petites salles dans l’espoir d’enchaîner sur une vraie tournée en septembre-octobre. Après, il devrait y avoir un projet avec Murray Head et le deuxième album de Carla que l’on va travailler ensemble. Elle compose, j’enrobe, mets les musiques. Si je suis sorti de l’ombre, c’est un peu grâce au succès de son premier album. Le côté producteur me plaît bien. Et puis, j’aime bien me planquer. Surtout que j’ai aujourd’hui une famille. J’ai besoin d’en profiter. 
Un mot peut-être sur Mulhouse, votre première date ? 
Je garde d’excellents souvenirs de l’Alsace en général. A la Laiterie à Strasbourg en 98…A la foire aux vins, ça devait être en 92 ou en 93. Le public avait été extraordinaire. J’avais l’impression d’être un Beatles. C’était incroyable.
Recueilli par Maxime DEBS.

(paru en février 2005, dans L'Alsace. Louis Bertignac venait de sortir Longtemps, son premier album solo depuis 1993)
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